DES CHOSES FAMILIÈRES
Depuis plusieurs années, je fais des variations, des études sur les fruits, les légumes, les mets, les objets qui sont là, à portée de main et de regard là où je me trouve. La "nature morte" offre un domaine infini de création et de recherche avec les moyens les plus réduits possibles. Ainsi, au fil du temps, j'approfondis l'étude de la composition, jouant du parfait équilibre ou du subtil déséquilibre, passant les lois classiques de la composition au filtre du wabi sabi, la légère dissymétrie, le décalage ténu qui défie les lois de la structure et les réinvente d'image en image. Chercher l'épure, la composition idéale, la limite, la profondeur, la sensualité et la présence. Photographie les choses comme les êtres. Ni événement, ni notion de temps. Les choses familières deviennent ex voto, offrandes, reliques de la vie quotidienne sacralisées par la photographie. Ces variations sont aussi une réflexion au long cours sur la notion de centre. Le centre de l'image en reflet du centre de l'être qui la crée. Et le développement organique de sa structure à partir du point central...