écriture

Vivre poétiquement sa vie

Par Le 26/01/2024

Vivre poétiquement sa vie, tel que nous y invitent Hölderlin (habiter poétiquement le monde), Rilke (l'impérieuse nécessité poétique) ou plus près de nous Edgard Morin, c'est vivre créativement en toute circonstance, en toute situation, concrète ou abstraite, pratique ou intellectuelle. Disons, du mieux que l'on peut. Il convient de rester humble devant pareil enjeu. Là se pose la question de la connaissance et du choix guidés par la connaissance. Connaissance de quoi? Connaissance de soi, avant tout. Connaissance de soi comme particule d'un Tout. De la vie individuelle à la vie de famille, sociale, professionnelle. De la solitude à l'amitié, des activités élevées aux plus prosaïques. Pas un domaine n'échappe au bénéfice de la connaissance. De la nature, des mondes connus et des mondes inconnus. Connaissance de soi, soit, mais à quelle fin? peut-on se demander. A quoi bon cette connaissance? La réponse n'est pas nouvelle, elle est simple. Aller vers la connaissance de soi est le moyen de se donner une chance de vivre plus librement. Là encore, le plus librement possible. De délier en soi les entraves qui empêchent la réalisation de l'être. D'être soi en meilleure connaissance de l'espace, des conditions de sa propre liberté. Vivre au plus près de soi, en tant que soi, et non en tant qu'un autre. Échapper autant que possible aux conditionnements, aux injonctions, aux influences extérieures qui ne poussent pas dans le sens de la juste nature de l'être.

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Pour prendre un exemple personnel, et sans le poser comme une généralité, je crois - disons qu'il me semble le comprendre aujourd'hui -, que dès mon plus jeune âge - avant dix ans - je sentais une énergie particulière qui cherchait à se frayer un passage au fond de moi. Bien entendu, aucune pensée ne venait associer des idées capables d'expliquer, ou d'éclairer un tant soit peu, ce qui ressortissait à l'impression, de l'émotion, de l'intuition, de l'élan naturel. Ce que depuis je nomme "l'intuition de soi". Cette intuition poétique que j'ai cherché à canaliser, à diriger dans le sens de la construction, sans aucune volonté particulière de ma part. Comme l'eau suit la pente. Cette force intime, mystérieuse, insue, m'a poussé vers une vie de créateur pluridisciplinaire, protéïforme - écrivain, photographe, peintre, chanteur... à la fois comme si je me cherchais (ce que pensaient les autres à mon endroit ) et comme si tout s'exprimait à la fois parce que la force était elle-même multiple, et poursuivait un même destin. J'étais ainsi, non conforme à la norme. Dans ma classe, de l'école primaire au lycée, j'ai toujours été le seul à vouloir vivre en artiste. L'artiste, hors de la norme (sauf à céder à d'autres sirènes) s'avère difficilement lisible par autrui, puisque nous vivons dans un société qui estime l'individu au regard d'une grille de lecture. Un artiste, au fond, ce n'est pas rassurant. On le classe souvent parmi les rêveurs, une manière de le caser quelque part, on sait bien qu'un jour ou l'autre il entrera dans les rangs. Or cette intuition provenait d'une énergie plus profonde, Une et primordiale celle-là. L'énergie fondamentale qu'évoque un Spinoza. Le Chi, le Tao, ki, qi, pranâ, libido... nommons-la comme on voudra... Comme le feu, dont elle est une manifestation première, elle peut éclairer, réchauffer, rassurer, faire rêver ou brûler, aveugler, détruire... Qu'on ne se méprenne pas, il ne s'agit pas d'une illustration visant à dire la dualité des choses de ce monde. Le feu est Un. Contre la foudre ou l'incendie, nous ne pouvons rien. Mais éclairer un livre ou mettre le feu à la maison avec une même chandelle, cela relève de notre choix, de notre responsabilité. De notre adresse ou maladresse, aussi... La voie de création de moi-même que j'ai choisie - à moins que je n'y fusse déterminé - est la voie créative elle-même. Il en est d'autres, chacun peut approfondir pour soi le sens d'une éthique personnelle, d'une esthétique, d'un exigence, dans quelque domaine que ce soit.

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C'est donc intuitivement, que je me suis lancé sur la voie poétique. Un chemin pavé de réussites et de défaites, de rire et de larmes, dans l'acquisition constante de la connaissance pratique, autodidacte, enrichie et vivifiée par les rencontres, les lectures, la pensée, l'analyse permanente de l'expérience... j'ai progressivement mis des mots sur ce qui m'animait, des mots pour dire cette approche poétique de l'existence, des mots pour évoquer le souffle qui pousse les voiles du monde, pour le meilleur et pour le pire. La créativité, soit l'énergie de création, l'énergie du "faire", s'exprime en toute chose et s'offre à tous les destins. Depuis le big bang, l'Univers se fait lui-même, sans relâche il advient. Il est le devenir de l'énergie primitive, fondamentale. Energie dont nous sommes une "forme" que les conflits intérieurs entrave ou influence dans le sens du chaos, de la destruction. La destruction de soi, c'est la destruction du monde. Et si nous avons le culot de nous aventurer dans les ombres de l'être, ce n'est que pour tenter d'y voir un peu plus clair, d'apaiser les conflits, d'oeuvrer pour la clarté. L'amour et la haine ne s'opposent pas, ils sont pris dans un cycle d'engendrement mutuel qui demande d'être compris, à tout le moins senti, pour que sa dynamique serve la vie. La psychanalyse m'a permis d'explorer plus profondément la nuit de mon âme. Et de faire venir à ma conscience les mots pour dire les Exprimer un affect, c'est comme faire apparaître une image. Dès lors qu'un élément vient à la conscience, et à la dynamique de l'esprit, il offre un abord, un côte, un accès. Et l'être devient un peu plus capable non seulement d'apaiser les conflits qui le déchirent, mais aussi d'employer à des fins plus heureuse la force dont il dispose. Celle de la Nature. Et tout cela passe par les mots. La parole...

Pour en savoir plus sur mon approche psychanalytique, rendez-vous sur www.psyka.net

SUR LE VIDE (extraits)

Par Le 06/06/2023

Rions labours noirs pluie 2018

notes du 6 juin 2023

Photographier, c'est écrire, c'est dessiner, c'est peindre. Alors je m'interroge sur ce que j'écris, ce que je dessine, ce que je peins.

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Aujourd'hui je me pose la question du vide. J'aime les photographies qui laissent du vide, de l'espace, de la respiration. Mais quelle est la nature, le sens de ce vide? Qu'est-ce que le vide photographique?

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Je considère ici comme "vide" une surface de l'image sans détail, sans ligne, sans figuration, sans rien qui accroche le regard, autre qu'une surface noire, blanche, grise, rouge, bleue, jaune... dans tous les cas : une surface unie. 

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Comme mes images ne vont jamais jusqu'au blanc pur, "cramé" dirait le photographe, et qu'elles ont toujours un peu de matière, un peu de grain qui suggère le fourmillement atomistique de l'univers auquel j'appartiens, mes vides ne sont donc jamais vides. Ils ne sont vides que dans le sens où ils ne représentent rien d'autre que rien. Et rien n'est pas rien, si l'on veut faire un trait d'esprit un peu oriental. Rien c'est la lumière vierge. L'ombre vierge. Le rien contient. L'ombre recèle toujours sa vérité. La lumière aussi.

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Il y a le vide dépouillé, radical, choisi. Le vide de l'épure, de la simplicité. Le vide qui va droit au non-but. Le vide dans l'idée chinoise du mot, si tant est que l'on puisse commenter le sens de mots venus d'une langue aussi éloigné du français. Je ne fais que reprendre ici ce qu'expriment d'autres avis, plus autorisés que le mien en la matière. Je m'arrange. J'oriente le sens à ma faveur. Tout en me gardant de faire du bouddhisme de boutiquier, du zen dézenné (comme il y a le café décaféiné).

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J'aime le vide pour l'espace qu'il laisse à la pensée. A l'imaginaire. Devant une photographie qui s'ouvre largement au vide, je suis plus libre. Mon esprit est plus libre d'aller à sa guise, avec le moins d'injonctions possibles. Il peut divaguer. Le vide est le chemin de mille chemins.

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J'aime aussi le vide pour la valeur esthétique que je lui accorde. C'est à dire l'effet qu'il produit sur moi. Pour le calme qu'il représente et, partant, procure.

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L'enjeu du vide. Oser le vide, c'est aller au bord des possibilités de l'image. Se pencher au-dessus du rien. Eprouver l'inquiétude de l'absence. L'absence de forme. L'absence de repères. Dans le même temps, le vide rassure et inquiète. La représentation rassure. Pourtant le vide est une représentation. Une représentation du vide. Mais il pousse la pensée à l'erreur. Penser le vide donne le vertige. 

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à suivre...

 

L'ATELIER PHOTOPOÉTIQUE, COACHING EN PRÉSENCE OU EN LIGNE

SUR L'ENNUi

Par Le 24/05/2023

Pleine lune sur le marais

L’ennui, je l’accueille comme il vient, quand il vient. Il toque à la porte? J’ouvre. Je l’invite à s’installer. Je prends un carnet de notes, une guitare, un livre, j’écoute une musique, je laisse aller librement les pensées devant un paysage, au pied d’un arbre, au volant d’une voiture, à l’ombre d’une terrasse, au fond d’un bistrot… Si l’ennui est intense, massif, alors rien. Je lui laisse toute la place. L’ennui, et c’est tout. 

La Moncloa

Par Le 12/05/2023

CARNET DE ROUTE (2022)
La Moncloa

Lorsque j’ai ouvert les yeux, une fine lame de lumière incisait la chambre à l’oblique. Elle s’immisçait par l’interstice entre les volets intérieurs pour se disperser en clarté cotonneuse, baignant la pièce minuscule. Petit matin.

Dans ACTUS

à Bernard Manciet

Par Le 06/05/2023

à BERNARD MANCIET

pour les cent ans de sa naissance (1923-2023)

Pendant les dernières années de sa vie, je rendais visite à Bernard Manciet, le mardi après-midi. Nous avions fait connaissance grâce à la poésie.

Il était une fois dans le sud.

Par Le 25/04/2023

CARNET DE ROUTE (2023)

Embutidos

J’ai quitté Jerez de la Frontera pour rejoindre Cordoue en passant par les itinéraires dérobés. Grimper dans la Sierra de Margarita, puis descendre vers Morón. Au-delà, rejoindre Osuna mais en prenant au sud-est, par Navarredonda, longeant la Sierra de San Juan. Paysage d’arbres inquiets, de chemins terreux. Pourquoi ce détour? Je ne sais pas. Je réponds à mon intuition. C’est elle la capitaine, elle qui mène le voyage.

Le cheval du ravin de Viznar

Par Le 17/10/2022

CARNET DE ROUTE (2022)

Le cheval du barranco de Víznar

Almendralejo. Sud de l’Extremadura. Avant l’aube, je prends la route. Cette fois j’ai décidé d’entrer en Andalousie au nord-ouest, par Cabeza del Buey, pour descende jusqu’à Grenade en suivant une diagonale au petit bonheur, privilégiant les routes dérobées. D’un train de sénateur.

 

Dans ACTUS

Rafael Riqueni, une guitare de cristal.

Par Le 11/06/2022

 

DISPONIBLE EN LIBRAIRIE !

et pour recevoir un exemplaire signé : contact

Rafael Riqueni, une guitare de cristal. Olivier Deck

Dans ACTUS

Rafael Riqueni. Une guitare de cristal. Éditions Contrejour.

Par Le 05/06/2022

 

Le livre rassemble deux albums de photographie en noir et blanc et un texte de l'auteur, retraçant la vie étonnante de Rafael Riqueni.

28 photographies en noir et blanc, imprimées en bichromie sous vernis sélectif accompagnent les mots.

Un album de 37 images sur Séville, célébration photopoétique de la ville-muse du musicien, compose la deuxième partie de l'ouvrage.

Pour commander le livre, signé, il suffit de prendre contact. 

Prix public : 30 euros.  Frais d'envoi: 9 euros. Participation aux frais : 5 euros. Soit : 35 euros l'exemplaire port inclus.

Dans ACTUS

"Un peu plus que la vie" un livre chez CONTREJOUR

Par Le 01/12/2016

2017

le cycle photopoétique "Un peu plus que la vie"

aux éditions CONTREJOUR,

dirigées par Claude et Isabelle Nori, . 

Torse profil

Dans ACTUS

EXPOSITION "UN PEU PLUS QUE LA VIE". DAX 03/17

Par Le 03/11/2016

 

"UN PEU PLUS QUE LA VIE" 

méditation poétique sur l'enfance et le paysage

30 mars 2016

Par Le 30/03/2016

 

Portrait