LE CARNET (blog)

Bienvenue sur mon carnet de notes à propos de la vie poétique.

DON QUICHOTTE... 1

 

SUR LES TRACES DE DON QUICHOTTE

Un nouveau projet, à suivre à partir de 2024...

ACTUS 7

CHANSON 2

La poésie vécue en chanson.

L'ATELIER PHOTOPOÉTIQUE 0

L'Atelier photopoétique s'adresse aux photographes désireux de développer une démarche d'auteur. Il propose un travail approfondi de la sélection (éditing) selon une méthode rigoureuse et éprouvée, ainsi qu'un accompagnement dans l'élaboration d'un projet photographique de A à Z : portfolio, livre, exposition...

L'Atelier, c'est aussi du coaching en ligne pour auteur photographe. Lecture de portfolio, création d'une exposition, d'un livre, d'un portfolio...Tout se passe sur la plateforme COMEUP.COM : ICI

 

NOTES SUR LA PHOTOGRAPHIE 1

Des notes éparses, le plus souvent dictées, que je transcris ici. A propos de la voie photopoétique.

VARIATIONS 1

Ces variations sont composées à partir des notes dont je noircis mes carnets au long des jours. Chez moi, en chemin, à la table d'un bistrot, dans une chambre d'hôtel, assis sur un rocher... Elles ne cherchent pas à circonscrire une pensée dans le cadre de la raison. Elles sont une autre expression du chant intérieur. Un thème vient, un mot, une idée, une phrase. Alors je déroule le fil, en improvisant, en essayant de me tenir au plus près du jaillissement naturel de l'écriture. Sans savoir où je vais. Comme un musicien laisse aller ses doigts selon l'inspiration sur la manche de sa guitare, ou sur le clavier d'un piano. Sans vouloir démontrer ni expliciter. Tout au contraire, c'est à moi, en premier lieu, que l'écriture révèle ce que l'intuition a suscité. J'écris pour rester dans l'espace poétique, lorsque la situation ne se prête pas à la photographie. Si le lecteur veut bien considérer ces variations comme des petits poèmes en prose, alors j'aurais au moins l'humble satisfaction d'avoir écrit à cet effet.

30 mars 2016

Par Le 30/03/2016

 

Portrait

Camus

Par Le 06/03/2015

Relire Camus, comme on s’en va au loin dans la montagne visiter un vieux maître. Relire Camus, c’est chaque fois renaître. Relire pour me relier. Pour reprendre souffle au souffle primordial. Les Noces. Puis l’Envers et l’endroit. Deux ou trois nouvelles de l’Exil et le royaume. Viennent les vacances d’hiver, nous partons en famille à la montagne et j’emporte un passager clandestin : l’Etranger. Chaque soir, quand tout le monde est endormi, rompu par une journée de neige et de tempête, harassé par le grand dehors, je regagne l’ermitage intérieur où j’ai laissé le texte. Rencogné au fond d’un fauteuil mou, emmitouflé dans une couverture, tandis que la neige bat la nuit et fouette les carreaux, je sirote quelques pages, comme un vieux single malt. C’est du feu et de la terre. Humer l’écriture, rouler les phrases dans la bouche, à voix basse, pour la mélodie, la musique. Reprendre, comme on reprend une ligne de portée, pour le plaisir d’entendre encore, d’interpréter différemment, d’être plus juste sur ce fil tendu du texte à moi et de moi au texte. Sentir la parole de Camus battre ma peau comme des mains puissantes et douces sur un cajón flamenco. C’est la cadence du vieux maître. Son chant. Je referme le livre et je clos les paupières pour embrasser pleinement cette tristesse ensoleillée qui m’étreint, depuis la première fois et à chaque fois que je lis Albert Camus.

En sortant de l'école

Par Le 01/01/2015

&

(à Ludo)

L'enfance n'est pas la source de l'art. Non, tout commence bien avant, dans la nuit de l’Univers. A l’enfance, l'eau sort de la montagne. Résurgence. On sent que Tout est là. Tout, sans comprendre ce qu’est ce Tout, mais sachant qu’il est le Tout. L’être est là, comme la fleur dans le bourgeon. Ce matin de premier janvier, j’ai fait écouter la chanson de Prévert et Kosma à mes fils. En sortant de l’école… un ami m’a fait remarquer, sur le Net, que j’avais intitulé une photographie « En sortant de l’école ». J’avais inconsciemment repris le titre de la chanson. Ce sera désormais le titre de mes photographies sur l’enfance de mes enfants. Le propre d’un ami, c’est de savoir vous atteindre en plein coeur. Les lumières de la petite école, près du gave, se sont allumées au fond de moi. Je suis tout entier dans cette chanson, que la maîtresse nous avait fait écouter. Nous l’avions apprise, nous la savions par coeur, c’était une ivresse de chanter au rythme d’une petite locomotive. Ce rythme entraînant, il ne venait pas simplement de la musique, je le possédais, il venait se poser, épouser mon rythme intérieur. On sent la vie qui prend son allure, quand on a huit ans. Ce rythme, c’était celui de la vie elle-même, celui de l’espoir, celui de cette joie non dénuée de crainte qui donne sa cadence profonde au mouvement en avant. En avant, en avant!  criait Fébus du haut la tour de son château. Adelante! Je comprends, à la charnière des ans, combien la ritournelle du poète virevolte encore au fond de moi, combien je suis tout entier dans cette chanson. Je l’apprendrai, à la guitare, pour la chanter avec mes enfants. Pour que le train continue de caracoler parmi les fleurs et les larmes, qu’il continue de nous emmener tout autour de la terre dans ses wagons dorés, qu’il continue de les emmener, quand je ne serai plus à bord. Qu’il continue de les emmener, eux, et les passagers qu’ils inviteront à monter, ainsi de suite, jusqu’à la fin des temps. A pied, à ch’val, en voiture, et en bateau à voile.

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La vie sauvage

Par Le 25/11/2014

Nous allions souvent à la montagne, avec les copains. Là-haut, j’ai reçus les leçons de la plus élémentaire des écoles élémentaires… l'école des éléments. J’ai appris à aimer la vie fruste, primitive. Ce qu’aujourd’hui je nomme la vie sauvage, de cette sauvagerie que je recherche dans mes images et dans mon écriture. Le feu, le bois, l’eau, la roche, le ciel. J’ai appris à lire les cartes, à consulter les boussoles, à préparer mon sac, choisir le bon endroit pour installer le bivouac, surveiller le temps, faire le bois et allumer le feu, creuser des rigoles afin de prévenir l’inondation de la tente. J’ai connu les orages, les tempêtes, les jours de canicule, la piqûre de taons au soleil, et des moustiques sous la lune. L’odeur du buis, qui rappelle celle de la pisse de chat, le parfum des jours de fenaison.

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Un jour, le ciel était menaçant, nous devions trouver une endroit pour camper. il y avait une clairière près du torrent. Il fallait obtenir l’autorisation du propriétaire, un fermier qui nous reçut de méchante humeur. Il nous rabroua, pas le temps, va faire mauvais, faut rentrer le foin. Alors nous lui avons proposé de l’aide. Nous sommes allés sur les prairies en pente, avons rassemblé les andins, puis les avons chargés sur la remorque. Le fermier conduisait le tracteur. Comme je maniais la fourche avec aisance, il l’a remarqué et m’a adressé un compliment. J’avais appris avec Basile, mon grand-père. L’oeil exercé du paysan ne s’y était pas trompé. A compter de là, il m’a eu à la bonne. Nous avons rentré le foin au sec et il s’est rasséréné. Il nous a offert un verre de vin rouge, nous avons échangé trois mots en gascon, ce fut l’instant décisif. Il nous a donné l’autorisation de camper chez lui. L’orage a éclaté plus loin. Nous entendions ses grondements et nous voyions les éclairs fendre la nuit comme des sabres.

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Le lendemain, nous avons remonté le cours du torrent, puis celui d’un petit affluent qui conduisait à un haut plateau, sous de hautes falaises grises qui semblaient tenir le ciel redevenu bleu pur, lavé par l’orage. Venant des roches, le ruisseau serpentait entre les herbes. Nous avons pêché des truites, à la main. Des petites farios au ventre jaune tacheté. Le soir, de retour au campement, nous les avons grillées sur le feu, au bout de piques de noisetier. Et puis, fumant des cigarettes, les yeux dans les flammes, nous avons chanté et nous nous sommes racontés des histoires. Nous parlions de la vie comme on en parle à seize ans au bivouac. Les yeux pleins de flammes.

Avec André Velter, Énergie noire

Le 09/09/2023

 

Ma rencontre avec le poète André Velter, à Québec au début de l'année 2008, a sur le champ été marquée au fer de l'Amitié, et de la Poésie vécue. Quelques semaines après, je l'invitais à partager la scène du festival Jazz naturel, à Orthez et nous faisions notre première chanson-poésie, Océan d'orage. C'était parti!

Dès lors, nous n'avons eu de cesse de créer et de temps en temps, nous montons sur les planches pour un récital au long cours, lu (par André), chanté (par moi), tous deux convaincus que la poésie, lorsqu'elle s'acoquine avec la chanson française, renoue avec ses propres racines et se projette vers l'avenir.

J'ignore combien de chansons j'ai composées au long de ces quinze années. Une quarantaine sans doute. Certaines sont déjà oubliées, ou quasi. D'autres mûrissent à l'ombre de ma guitare. D'autres sont créées, modifiées ou attendent de l'être. Barbara disait qu'un chanson n'est jamais achevée. Le propre de la poésie vécue, c'est bien d'être vivante! Les premières relevaient à leur façon une sorte de défi. Je parcourais les recueils d'André, et j'en retenais des poèmes qui n'avaient en rien été destinés à la chanson. Au fil du temps, il a écrit des textes davantage orientés vers la mise en mélodie, et je le houspille même parfois pour qu'il me confie des poèmes rimés. En bref, tous les coups sont permis, dès lors qu'ils sont poétiques.

En 2015, nous enregistrions un premier ensemble, dans le fabuleux studio La Buissonne, à Pernes-les-fontaines. "Paseo Grande" fleurait l'Espagne, la silhouette du Quichotte se détachait sur les crêtes, et les embruns de la Méditerrannée se mêlaient à ceux de la mer de Chine, eux-mêmes portant les poussières de l'Himalaya et de l'Inde... André voyage et fait voyager. Le livre-cd, après longtemps d'attente, verra bientôt le jour dans un projet plus vaste, puisque nous avons décidé d'enregistrer un nouvel opus de chansons-poésies, "Énergie noire".

Cette fois, nous sommes trois. André, votre serviteur, et Laurent Decavèle, à la prise de son et à la guitare basse acoustique. Nous avons mis le pied à l'étrier en ce mois de septembre, et si tout se passe comme prévu, nous achèverons l'enregistrement en 2023, pour envisager ensuite une parution.

A suivre, donc...

Ci-dessous, quelques images de la première séance de travail, pour établir une base sonore.

à suivre...

ci-dessous, quelques images de la première séance de travail, dans un lieu de Provence dont j'ai oublié le nom...

André Velter; 0923

0923

0923

0923

0923

Dans VARIATIONS

Sur l'ennui

Le 24/05/2023

Pleine lune sur le marais

L’ennui, je l’accueille comme il vient, quand il vient. Il toque à la porte? J’ouvre. Je l’invite à s’installer. Je prends un carnet de notes, une guitare, un livre, j’écoute une musique, je laisse aller librement les pensées devant un paysage, au pied d’un arbre, au volant d’une voiture, à l’ombre d’une terrasse, au fond d’un bistrot… Si l’ennui est intense, massif, alors rien. Je lui laisse toute la place. L’ennui, et c’est tout.