notes

SUR LE VIDE (extraits)

Par Le 06/06/2023

Rions labours noirs pluie 2018

notes du 6 juin 2023

Photographier, c'est écrire, c'est dessiner, c'est peindre. Alors je m'interroge sur ce que j'écris, ce que je dessine, ce que je peins.

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Aujourd'hui je me pose la question du vide. J'aime les photographies qui laissent du vide, de l'espace, de la respiration. Mais quelle est la nature, le sens de ce vide? Qu'est-ce que le vide photographique?

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Je considère ici comme "vide" une surface de l'image sans détail, sans ligne, sans figuration, sans rien qui accroche le regard, autre qu'une surface noire, blanche, grise, rouge, bleue, jaune... dans tous les cas : une surface unie. 

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Comme mes images ne vont jamais jusqu'au blanc pur, "cramé" dirait le photographe, et qu'elles ont toujours un peu de matière, un peu de grain qui suggère le fourmillement atomistique de l'univers auquel j'appartiens, mes vides ne sont donc jamais vides. Ils ne sont vides que dans le sens où ils ne représentent rien d'autre que rien. Et rien n'est pas rien, si l'on veut faire un trait d'esprit un peu oriental. Rien c'est la lumière vierge. L'ombre vierge. Le rien contient. L'ombre recèle toujours sa vérité. La lumière aussi.

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Il y a le vide dépouillé, radical, choisi. Le vide de l'épure, de la simplicité. Le vide qui va droit au non-but. Le vide dans l'idée chinoise du mot, si tant est que l'on puisse commenter le sens de mots venus d'une langue aussi éloigné du français. Je ne fais que reprendre ici ce qu'expriment d'autres avis, plus autorisés que le mien en la matière. Je m'arrange. J'oriente le sens à ma faveur. Tout en me gardant de faire du bouddhisme de boutiquier, du zen dézenné (comme il y a le café décaféiné).

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J'aime le vide pour l'espace qu'il laisse à la pensée. A l'imaginaire. Devant une photographie qui s'ouvre largement au vide, je suis plus libre. Mon esprit est plus libre d'aller à sa guise, avec le moins d'injonctions possibles. Il peut divaguer. Le vide est le chemin de mille chemins.

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J'aime aussi le vide pour la valeur esthétique que je lui accorde. C'est à dire l'effet qu'il produit sur moi. Pour le calme qu'il représente et, partant, procure.

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L'enjeu du vide. Oser le vide, c'est aller au bord des possibilités de l'image. Se pencher au-dessus du rien. Eprouver l'inquiétude de l'absence. L'absence de forme. L'absence de repères. Dans le même temps, le vide rassure et inquiète. La représentation rassure. Pourtant le vide est une représentation. Une représentation du vide. Mais il pousse la pensée à l'erreur. Penser le vide donne le vertige. 

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à suivre...

 

L'ATELIER PHOTOPOÉTIQUE, COACHING EN PRÉSENCE OU EN LIGNE

SUR L'ENNUi

Par Le 24/05/2023

Pleine lune sur le marais

L’ennui, je l’accueille comme il vient, quand il vient. Il toque à la porte? J’ouvre. Je l’invite à s’installer. Je prends un carnet de notes, une guitare, un livre, j’écoute une musique, je laisse aller librement les pensées devant un paysage, au pied d’un arbre, au volant d’une voiture, à l’ombre d’une terrasse, au fond d’un bistrot… Si l’ennui est intense, massif, alors rien. Je lui laisse toute la place. L’ennui, et c’est tout. 

La Moncloa

Par Le 12/05/2023

CARNET DE ROUTE (2022)
La Moncloa

Lorsque j’ai ouvert les yeux, une fine lame de lumière incisait la chambre à l’oblique. Elle s’immisçait par l’interstice entre les volets intérieurs pour se disperser en clarté cotonneuse, baignant la pièce minuscule. Petit matin.

Dans ACTUS

à Bernard Manciet

Par Le 06/05/2023

à BERNARD MANCIET

pour les cent ans de sa naissance (1923-2023)

Pendant les dernières années de sa vie, je rendais visite à Bernard Manciet, le mardi après-midi. Nous avions fait connaissance grâce à la poésie.

Il était une fois dans le sud.

Par Le 25/04/2023

CARNET DE ROUTE (2023)

Embutidos

J’ai quitté Jerez de la Frontera pour rejoindre Cordoue en passant par les itinéraires dérobés. Grimper dans la Sierra de Margarita, puis descendre vers Morón. Au-delà, rejoindre Osuna mais en prenant au sud-est, par Navarredonda, longeant la Sierra de San Juan. Paysage d’arbres inquiets, de chemins terreux. Pourquoi ce détour? Je ne sais pas. Je réponds à mon intuition. C’est elle la capitaine, elle qui mène le voyage.

Le cheval du ravin de Viznar

Par Le 17/10/2022

CARNET DE ROUTE (2022)

Le cheval du barranco de Víznar

Almendralejo. Sud de l’Extremadura. Avant l’aube, je prends la route. Cette fois j’ai décidé d’entrer en Andalousie au nord-ouest, par Cabeza del Buey, pour descende jusqu’à Grenade en suivant une diagonale au petit bonheur, privilégiant les routes dérobées. D’un train de sénateur.

 

Dans ACTUS

"Un peu plus que la vie" un livre chez CONTREJOUR

Par Le 01/12/2016

2017

le cycle photopoétique "Un peu plus que la vie"

aux éditions CONTREJOUR,

dirigées par Claude et Isabelle Nori, . 

Torse profil

Dans ACTUS

EXPOSITION "UN PEU PLUS QUE LA VIE". DAX 03/17

Par Le 03/11/2016

 

"UN PEU PLUS QUE LA VIE" 

méditation poétique sur l'enfance et le paysage

30 mars 2016

Par Le 30/03/2016

 

Portrait

Camus

Par Le 06/03/2015

Relire Camus, comme on s’en va au loin dans la montagne visiter un vieux maître. Relire Camus, c’est chaque fois renaître. Relire pour me relier. Pour reprendre souffle au souffle primordial. Les Noces. Puis l’Envers et l’endroit. Deux ou trois nouvelles de l’Exil et le royaume. Viennent les vacances d’hiver, nous partons en famille à la montagne et j’emporte un passager clandestin : l’Etranger. Chaque soir, quand tout le monde est endormi, rompu par une journée de neige et de tempête, harassé par le grand dehors, je regagne l’ermitage intérieur où j’ai laissé le texte. Rencogné au fond d’un fauteuil mou, emmitouflé dans une couverture, tandis que la neige bat la nuit et fouette les carreaux, je sirote quelques pages, comme un vieux single malt. C’est du feu et de la terre. Humer l’écriture, rouler les phrases dans la bouche, à voix basse, pour la mélodie, la musique. Reprendre, comme on reprend une ligne de portée, pour le plaisir d’entendre encore, d’interpréter différemment, d’être plus juste sur ce fil tendu du texte à moi et de moi au texte. Sentir la parole de Camus battre ma peau comme des mains puissantes et douces sur un cajón flamenco. C’est la cadence du vieux maître. Son chant. Je referme le livre et je clos les paupières pour embrasser pleinement cette tristesse ensoleillée qui m’étreint, depuis la première fois et à chaque fois que je lis Albert Camus.

Epure

Par Le 29/12/2014

Epure