Jeudi 24 novembre

Par Le 25/11/2016 0

 

Ouest VI

Jeudi 24 novembre 2016

Les vagues déferlent avec une douceur retrouvée, après les jours de mauvais temps. Je marche sur la plage, au ras de l’écume qui lance des cercles blancs sur la pente de sable. Des oiseaux, une bande de cinq ou six dont j’ignore le nom, qui ont des airs garnements, trottinent en suivant le retrait de l’écume, et picorent là où de minuscule bulles apparaissent. Ils moulinent avec leur petites pattes, s’arrêtent, surveillent le danger, accélèrent pour lui échapper. Je m’approche, ils s’envolent pour se poser un peu plus loin. J’y vais, ils s’envolent encore, je les suis. Je brave une autre vague qu’ils surveillent du coin de l’oeil. Au bout de deux ou trois fois, adoptant une autre stratégie, ils se séparent en deux groupes. J’hésite à suivre l’un ou l’autre, puis j’abandonne. Ils ont gagné. Je laisse mes pas glisser sur le sable humide. Lorsque l’écume approche, je m’éloigne en cadence. Je la laisse venir au plus près de mes bottes, puis nous allons ensemble le temps de deux ou trois pas de danse. Je pense à l’arène, au toreo, à la fusion des cadences de l’homme et de l’animal. Ici c’est la nature, la force de l’Atlantique, et moi. Me voici un instant au rythme de l’océan, le mouvement s’abolit dans l’harmonie des rythmes. J’ai le sentiment de voler, de planer au-dessus du sable. Puis l’océan reprend sa vague dans une sorte de révérence, et je la laisse, je ne la suis pas. Continuant la marche en direction des blockhaus, je fredonne Alfonsina y el mar.

 
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