LE LIBRE LIVRE

LE LIBRE LIVRE, page 1

Le 25/01/2025

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Ce jour, reçu le Vie de Don Quichotte et Sancho Panza, de Miguel de Unamuno.

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La pensée sauvage. Non la pensée du sauvage.
Pensée vagabonde, errante.
Liberté.

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Tous les écrits de mes carnets viennent de la pensée improvisée. L'improvisation n'est pas un exercice totalement libre, une pensée livrée à sa dérive. Comme l'exprime Paul Valéry dans son cours de poétique, il faut tout d'abord une étincelle, un élément déclencheur. Pas tout à fait ce que l'on entend par là dans l'écriture cinématographique, où l'élément déclencheur n'a plus forcément d'utilité une fois l'action mise en branle par lui. Ici, l'étincelle détermine la lumière de la suite. De ce qu'elle déclenche, enclenche.

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Étincelle dans le réel la lumière, un paysage, un visage, une sensation, message du corps.

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Lorsque j'évoque la pensée sauvage pensée du sauvage vagabonde.

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lisant Pascal fragment 472

Sur le désordre.
Le désordre comme signe de liberté.
l'ordre comme signe d'une rigueur qui témoigne d'une crainte de la liberté.

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Penser un roman, une nouvelle, écrite dans le désordre, en toute liberté.

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Ordonner l'écriture c'est la contraindre à la raison. L'écriture automatique a déjà fait l'objet de tentatives, je ne crois pas évoquer ceci. Je parle d'une écriture qui aurait un sujet, ou plutôt qui tenterait de répondre à une question, et qui tenterait d'y répondre en laissant au maximum agir l'intuition.

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Je ne pense pas tout à fait à l'écriture automatique des surréalistes. André Breton en posa une sorte de directive - une limite inaugurale - mais finit par dire que la voie n'avait pas été suivie jusqu'au bout. Je pense à une écriture dont la source jaillit entre le conscient et l'inconscient. Lorsqu'une phrase vient à l'esprit, elle oriente vers un sujet, considéré davantage comme une direction que comme une contrainte. Je fais souvent allusion à la navigation, pour ce qui concerne la chose créative.

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LE GRENIER.
Lorsque j'étais enfant, j'étais attiré par les greniers. Un lieu sombre, où règne le désordre apparent, signe du mystère. Or tel grenier n'est pas un autre grenier. Il exprime un sentiment particulier, parce que les objets qu'il contient sont issus de vies particulières, de passés particuliers, et s'offre à une nouvelle lecture, à l'invention, à l'imagination, à la fantaisie, qui est toujours liée à des impressions profondes, des forces enfouies qui trouvent là un passage pour s'exprimer.

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Lorsque je souhaite penser un sujet, qu'il se pose d'une façon ou d'une autre, je laisse venir les idées, les mots qui les expriment, et cherchent à découvrir en eux les traces d'une raison sous-jacente, qui les tient de façon assez libre sur la voie du sens. Le sens lui-même, je ne le découvre qu'en y revenant, et en recomposant avec la raison, ou plutôt la pensée, laquelle garde une certaine distance à la raison.

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LE LIBRE LIVRE

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Pour penser le grenier, il faut être enfant. Ou savoir l'être.

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L'écriture automatique se disait libre du sens et de l'esthétique, ce que j'écris ne relève pas de l'écriture automatique. Je chercherai un terme.

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