NYMPHÉAS

Cet album est issu d’un travail réalisé au jour le jour pendant six mois, du début de l’hiver 2017 jusqu’au printemps 2018.

Pendant trois décennies, j'ai parcouru le paysage des Landes. La photographie comme moyen de vivre dans le questionnement de l’espace immédiat, de ce qui est là. Cette fois, mes pas me conduisaient sur les berges d’un petit étang serti dans la forêt, dont les reflets inventaient chaque jour un nouveau palimpseste qui entrelaçait l’écriture de la lumière à celle du ciel, des arbres, des algues, des pollens et des herbes flottantes, s’offrant comme nouvelle source d’images à une démarche fondée sur la simplicité et la rigueur. Au fil des jours, dans l’épure et la radicalité du noir et blanc, les photographies ont à leur tour émis leur propres réverbérations, celles des états d’âmes d’un arpenteur solitaire et inlassable d’une nature considérée comme un miroir de l’esprit. Elles évoquent mon propre parcours artistique. Dès l’adolescence j'ai choisi de consacrer ma vie à l’image en commençant par la peinture, battant sans relâche la campagne béarnaise, en particulier le bord du gave, avec ma boîte d’aquarelles pour répondre déjà à une fascination pour les reflets et la vibration du dehors. A cette époque, la découverte de l’impressionnisme par l’oeuvre de leur maître, Claude Monet peignant son étang aux nénuphars de Giverny, fut une véritable révélation, une leçon que l'oubli ne gagnera pas. Ce n'est plus avec un pinceau, mais avec mon fidèle Leica M monochrome, que j'ai crée au quotidien en laissant le regard aller sur les variations lumineuses à la surface, depuis un même poste de pêcheur, à l’instar d’un Josef Sudeck observant au jour le jour la fenêtre de son atelier. La vraie photogénie est celle qui s’invente, celle que l’artiste débusque, et non celle qui s’offre. Lorsque je me penchais depuis la berge au-dessus de cet étang sauvage, s'ouvrait la fenêtre du rêve, se déclenchaient des pluies d’étoiles, des tempêtes de neige qui m'entraînaient au fond des galaxies, prouvant encore une fois que l’universel est portée de qui sait ouvrir les yeux sur le versant secret de la lumière.

Avec un poème dédié d'André Velter.

(L'Album Nymphéas cherche son éditeur pour devenir un (très beau) livre. contact )

Réalisation StudiOA

Montage : Adélaïde Bergonier

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